Après de timides débuts en 1981, comme n° 1 hors série du fanzine Le Collectionneur de bandes dessinées, le « BDM » a adopté son format actuel, dès sa seconde édition datée 1980. 264 pages, 40 000 pièces cotées promet en couverture ce guide-argus, baptisé « Catalogue encyclopédique des bandes dessinées ». Michel Béra (un cerveau grand amateur de BD et fondateur du Collectionneur de bandes dessinées), Michel Denni (spécialiste en BD anciennes et fondateur de la librairie Lutèce) et Philippe Mellot (futur rédacteur en chef de Charlie mensuel), sont les trois animateurs du jeune « BDM ». Michel Béra, parti vivre d’autres aventures professionnelles depuis de nombreuses années (salut Michel, te souviens-tu de nos discussions passionnées lors de tes fréquentes visites au Kiosque ? Moi oui, avec émotion !), Michel Denni, ayant 80 printemps aujourd’hui et nouveau retraité, c’est donc Philippe Mellot est aujourd’hui le seul responsable du « BDM ».
Résultat, une coupe drastique, mais nécessaire : les séries et ouvrages nouveaux ou anciens non cotés étant abandonnés, en faveur du retour des illustrés anciens et autres pockets souvent disparus des éditions précédentes. Plutôt que de conserver les chapitres par genres d’ouvrages, comme c’était le cas dans les éditions précédentes, Philippe Mellot a intelligemment opté pour un unique classement alphabétique. Ce qui rend les recherches plus pratiques et plus rapides. Mieux, les illustrations (dont 30 photos sorties des archives de Gérard Guègan) sont beaucoup plus nombreuses et désormais proposées en couleurs, sur un papier de meilleure qualité. Notons l’apparition d’un chapitre dédié aux ventes aux enchères et, toujours, la précieuse bibliographie (65 pages ! sur les ouvrages consacrés à la BD, les auteurs, les libraires, les éditeurs…), sans oublier un index indispensable (12 pages). Le collectionneur y trouve son compte, d’autant plus que la présentation des textes est à la fois plus moderne, plus agréable et plus lisible.
Après les fleurs, voici quelques épines. Tout d’abord, l’éternel problème des cotes réalisées par des libraires et spécialistes de ventes aux enchères qui ne tiennent pas compte des prix beaucoup plus attractifs pratiqués sur Internet. Essayez d’y proposer un album aux prix conseillés par le « BDM », je vous souhaite bon courage pour le vendre…
Enfin, les chercheurs et autres historiens de la BD qui utilisaient le « BDM » pour leurs travaux devront se passer de son aide précieuse, puisque tous les albums n’y sont plus référencés. Cela dit, en l’état, le « BDM » demeure toujours pour eux une précieuse source de documentation.
Un résultat globalement positif, malgré une cure d’amaigrissement de près de 400 pages (il en reste quand même 800 en couleurs), mais un prix de vente moins élevé (39 €, donc 10 € en moins). Nul doute que la prochaine édition tiendra compte des quelques erreurs inévitables de ce premier jet dont il faut féliciter Philippe Mellot et son équipe.
Henri FILIPPINI
Attention : Comme nous l’avons déjà maintes fois précisé dans notre forum, il faut savoir que BDzoom.com n’a rien à voir directement avec le « BDM ». Certes, il se trouve que Philippe Mellot fut l’un des créateurs de notre site (mais il n’y collabore plus) et que Michel Denni nous fait encore le plaisir d’écrire quelques « Coins du patrimoine » et « Échos » sur les collections de BD, mais ce dernier ne peut plus répondre à vos questions puisqu’il n’est plus le responsable de cet ouvrage.
Donc, pour tout ce qui concerne la nouvelle édition du « BDM », il faut dorénavant vous adresser directement à l’ami Philippe Mellot qui en a pris la direction : aux éditions de l’Amateur, 17/19 rue Visconti, 75006 Paris.
Merci d’avance…
La rédaction